De plus en plus de collégiens s'intéressent à la généalogie

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De plus en plus de collégiens s'intéressent à la généalogie

#263063 | Escorcio | 28 sep 2010 19:30

Le Figaro, par Delphine Chayet (24/09/2010)

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/09/24/01016-20100924ARTFIG00619-de-plus-en-plus-de-collegiens-s-interessent-a-la-genealogie.php

Des enseignants volontaires proposent une initiation à leurs élèves, permettant aussi un rapprochement entre parents et enfants.

À 16 ans, Marlène connaît déjà l'état civil de chacun de ces ancêtres depuis le XIXe siècle. Généalogiste en herbe, elle est partie à la découverte de son histoire familiale dans le cadre d'un atelier proposé au collège, chaque vendredi à midi. «J'ai commencé mes recherches en sixième. Aujourd'hui, je sais où ont vécu mes arrière-arrière-grands-parents. Je connais la date de leur naissance et celle de leur mort. Je peux imaginer à quoi ressemblait leur vie», s'enthousiasme l'adolescente.

Comme elle, un public de plus en plus jeune entreprend aujourd'hui des démarches généalogiques. Selon un sondage récent, 64 % des Français âgés de 16 à 24 ans ont déjà fait des recherches à partir de leur nom de famille. Leur objectif ? Mieux connaître leurs ancêtres ou, plus simplement, renouer avec des cousins éloignés. Avec Internet, la généalogie est devenue plus accessible. «Les archives départementales se sont aussi adaptées à ce public en proposant des ateliers spécifiques, plus encadrés», remarque Guillaume Roelly, président de l'association FranceGenWeb.

Ces dernières années, la généalogie s'est en outre invitée à l'école primaire, au collège et au lycée. «On fait de l'histoire, de la géographie, du françaiset même des maths en reconstituant l'arbre généalogique de sa famille», souligne Évelyne Duret, présidente deGénécole (*), une commission chargée de promouvoir cette discipline au sein des établissements scolaires.

Partout en France, des enseignants volontaires, souvent passionnés, proposent aujourd'hui cette activité à leurs élèves. Les recherches ont lieu en classe ou dans des ateliers dédiés, au moment de la pause déjeuner. Les premières séances sont consacrées à la mise en ordre de la composition familiale. Cousins, frères, oncles, grands-parents, belles-mères… « On se rend compte que la transmission familiale est faible, remarque Évelyne Duret. La plupart des enfants sont complètement perdus.» Une fois que chacun a trouvé sa place dans l'arbre généalogique, les élèves peuvent commencer à remonter le temps. Le but est de poser les jalons des quatre premières générations.

Selon Yannick Doladille, directeur d'une école primaire en Lorraine, «l'enfant se tourne alors vers ses parents pour en savoir plus. Cela permet de renouer le dialogue. Il arrive souvent qu'il découvre, à cette occasion, des histoires dont on ne parle plus - des morts ou des remariages».

Au travers de ce travail, les jeunes apprennent surtout à écrire des lettres pour faire leurs demandes d'actes. Ils situent leurs villes d'origine sur la carte de France et mettent en lumière des métiers longtemps disparus. «Enfin, ils s'approprient l'histoire, qui devient pour eux plus concrète et prend un autre sens, en lien avec les événements vécus par leurs ancêtres.»

* Génécole sera présente ce week-end au salon de la Fédération française de généalogie, à Paris.

Lire aussi
La généalogie, nouvelle passion de la jeunesse, par Cyrille Louis (06/05/2010)
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/05/02/01016-20100502ARTFIG00222-la-genealogie-nouvelle-passion-de-la-jeunesse-.php

Deux tiers des moins de 35 ans auraient déjà entrepris des recherches sur leurs ancêtres. Un antidote à l'éclatement familial.

Certains utilisent la généalogie pour remonter les siècles et identifier de très lointains ancêtres. La plupart du temps, cependant, c'est plus modestement pour reconstituer l'histoire familiale récente que les Français courent les dépôts d'archives départementales et surfent sur les sites spécialisés. Selon un récent sondage Ipsos (1) commandé par le site Internet Généalogie.com, 65% des moins de 35 ans ont déjà entrepris de telles recherches. Or, leur principale motivation serait de nouer des contacts avec des parents ou des cousins éloignés dans l'espoir de partager un patrimoine familial commun.


Un antidote à léclatement des structures familiales

De l'avis de plusieurs sociologues, l'engouement des Français pour la généalogie opérerait ainsi comme un antidote à l'éclatement, au siècle dernier, des structures familiales traditionnelles. «Autrefois, la transmission de l'histoire familiale se faisait de génération en génération, si bien que les enfants connaissaient immanquablement l'identité et la profession de leurs tri-aïeux», retrace Serge Guérin (2), spécialiste du vieillissement. Professeur émérite à l'université de Nanterre, Martine Segalen (3) complète : «Après la Seconde Guerre mondiale, le développement des mobilités géographiques et sociales a incontestablement fragilisé ce modèle. La mémoire familiale s'est rapidement désagrégée. C'est alors, au milieu des années 1970, qu'on a vu les Français commencer à faire le siège de leurs archives départementales. »

À en croire l'étude réalisée par Ipsos, seul un Français sur deux serait aujourd'hui en mesure de citer l'état civil d'au moins un de ses arrière-grands-parents. Paradoxalement, cette donnée illustrerait plutôt un regain de curiosité pour leurs origines familiales. «Il est tout à fait vraisemblable que le pourcentage aurait été inférieur si l'on avait posé la même question il y a quinze ou vingt ans, analyse Martine Segalen, qui martèle : Le boom de la généalogie contribue incontestablement à restaurer la connaissance que les plus jeunes générations ont de leur histoire familiale.» Tous âges confondus, le même sondage indique que 61% des Français ont, à un moment ou à un autre de leur vie, entrepris des recherches sur leurs origines généalogiques. A contrario, seuls 21% d'entre eux exprimeraient un désintérêt complet pour cette activité. Longtemps indifférente, Camille, 35 ans, a découvert tout un pan de sa famille sur le tard, à partir du moment où son oncle et son père ont décidé d'enquêter sur leurs origines. «N'ayant que très peu connu mes grands-parents, j'ignorais tout de mes ancêtres, raconte cette Parisienne qui travaille dans la communication. Aujourd'hui, au contraire, je connais l'état civil d'au moins trois de mes arrière-grands-parents et, même si je n'en fais pas une passion, il m'arrive d'aborder leurs itinéraires avec mon père.»


Chantier de numérisation

Afin de répondre à l'intérêt croissant du public pour cette matière, les services départementaux des archives ont progressivement engagé, à partir de 2007, un très vaste chantier de numérisation et de mise en ligne de leurs registres. Depuis fin 2009, les fonds considérables des Archives de Paris sont ainsi consultables d'un simple «clic ». Appâtés par ce marché émergent, plusieurs sites Internet commerciaux proposent en outre de faciliter l'accès des généalogistes du dimanche à ce maquis de données.

Pour Serge Guérin, la «réappropriation de la mémoire familiale», rendue possible par la démocratisation de la généalogie, permet notamment aux générations les plus jeunes de «mieux s'inscrire dans le temps ». «Lorsqu'un trentenaire parisien apprend que son arrière-grand-père, originaire du Nord, a passé toute sa vie à travailler dans les mines, il a tendance à relativiser ses propres difficultés, estime le sociologue. Cette connaissance lui permet de retracer le chemin parcouru au sein de sa famille et d'être moins obsédé par le fait que son pouvoir d'achat est plus faible que celui de ses paren ts…»

(1) Étude réalisée du 5 au 9 mars 2010 auprès d'un échantillon représentatif de 1 033 personnes âgées de 16 à 64 ans.

(2) Auteur de De l'État providence à l'État accompagnant, éd. Michalon.

(3) Auteur de Sociologie de la famille, Armand Colin.

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